Un·e handicapé·e visuel peut être autonome en agriculture biologique s’il·elle est bien accompagné·e. Le GADD en est convaincu. C’est pourquoi, durant les douze derniers mois, l’organisation leader des questions de développement durable a, comme par le passé, accompagné les pensionnaires du CREFISAC.
Dans l’agriculture biologique, il y a de la place pour tout le monde. Chacun y vient avec ses forces et ce qui constituerait ses faiblesses. Celles-ci ont besoin d’être amoindries autant que faire se peut. Une d’elles est la non maitrise intégrale des pratiques culturales.
Comme n’importe quel potentiel producteur, les handicapés visuels ont besoin d’un accompagnement adéquat. Le Groupement d’Appui pour le Développement Durable (GADD) le sait. Il y travaille régulièrement. C’est pourquoi, deux facilitateur·ices du projet de développement des chaines de valeurs biologiques dans le département de la Menoua à savoir Stéphanie Toukam et Yannick Nguimtsop sont régulièrement disponibles pour l’accompagnement de proximité. Ainsi, durant les douze mois passés, il a encore accompagné les pensionnaires du Centre de Rééducation, de Formation et d’Insertion Sociale des Aveugles au Cameroun (CREFISAC). Cet accompagnement prenait en compte toutes les étapes de la culture maraichère et vivrière. Le but ici étant l’autonomisation des pensionnaires. Cette autonomisation est sans doute un indispensable pour l’insertion sociale réussie de ces femmes et hommes qui quittent officiellement le centre ce 24 janvier 2024.
Selon les termes de Stéphanie Toukam, « il faut accompagner efficacement les handicapés visuels comme nous faisons depuis de nombreuses années. Cet accompagnement leur permet de pouvoir s’installer à leur compte, d’être autonome en fait. Ces formations, purement pratiques, leur permettront également de ne plus mendier dans la société comme tel est le cas avec certaines personnes présentant le même handicap. Et une fois qu’on est autonome, on s’incère plus facilement en société. »
De la sorte, l’on avait établi un calendrier des rencontres orientées vers les compétences nécessaires pour les cultures maraichères et vivrières. Les rencontres ont permis de prendre en compte tous les aspects. Il y avait la préparation du site, la mise en place des cultures et leur entretien. De la sorte, chaque pensionnaire sait produire des intrants biologiques comme le compost et les biofongifuges ainsi que des différents purins enrichis. De même, préparer le sol, planter, arroser sont désormais maitrisés ici.
C’est donc tout confiant et satisfait, qu’à l’issue d’une rencontre axée sur le semis de la carotte, Éric, pensionnaire du centre affirme : « franchement ça a été très merveilleux parce que notre encadreur M. Yannick qui s’adapte au fur et à mesure à la déficience visuelle est toujourd disponible. Vraiment, nous sommes très très émerveillés et intéressés par ce qu’il nous apprend ; parce que beaucoup de personnes parmi nous moi y compris je n’avais pas cette technique pour mettre en terre les carottes et autres spéculations. Ce qui fait qu’aujourd’hui, une petite parcelle moi-même je peux l’entretenir à travers ce qu’il m’a montré. »
Armand Blaise TAGNE L., Responsable communication et plaidoyer ProCVBio2