L’agriculture biologique et l’agroécologie charrient de nombreux défis. Pour les résorber au moins en partie, le GADD et les producteur·ices qu’il encadre sont convaincu·e·s de ce que la solidarité et l’entraide représentent d’importants secrets.
La jeune productrice qui veut faire l’agriculture biologique ou l’agroécologie manque très souvent d’espaces pour ses activités. Le jeune producteur fait aussi face à cette même difficulté. Voulant augmenter ses espaces, l’ancien·e producteur·ice n’y échappe non plus.
L’un·e comme l’autre, rencontre le défi lié à la disponibilité des intrants biologiques. Faute de mécanisation à jour, la dureté des travaux champêtres n’épargne personne. Aussi, faire face efficacement aux changements climatiques et d’autres périples comme la dégradation des sols fait qu’il faut régulièrement se former ou se recycler.
Au regard des défis ci-dessus énumérés, l’agriculture biologique et l’agroécologie effraient ou découragent nombre de leurs fans. Ceux de la Menoua n’y échappent pas toujours. Cependant, grâce aux efforts du Groupement d’Appui pour le Développement Durable (GADD) et ses multiples partenaires, des producteur·ice·s bios du département réduisent ces défis au tant que faire se peut. Les outils qui le permettent le mieux conjuguent la solidarité et l’entraide.
En effet, la solidarité et l’entraide sont indispensables dans un contexte comme le nôtre. Elles l’ont d’ailleurs toujours été. C’est pourquoi la tontine de travail est régulière entre les membres d’un même groupe local de production. En plus, les membres se soutiennent mutuellement. C’est ainsi que certaines personnes cultivent des parcelles mises à leur disposition par d’autres.
De même, les membres d’un même groupe local s’organisent à se partager des expériences et des secrets de production. C’est ainsi que de nombreuses formations données par le GADD sont répercutées chez ceux et celles qui n’ont pas pu assister pour des raisons diverses. Aussi, certain·e·s producteur·ice·s mettent à la disposition des autres, des intrants biologiques efficaces pour la bonne production.
À Tawoum par exemple, les membres de la Société coopérative simplifiée AFFA’A BONG, tous.tes producteur·ice·s se sont habitué·e·s avec la question suivante : « Qu’as-tu fait pour ton frère aujourd’hui ? » C’est donc chaque jour que chaque membre se souci de ce qu’il peut apporter à son frère, sa sœur du même groupe. Le monde n’irait-il pas mieux si chacun·e s’appropriait cette question ? Le GADD en est convaincu en tout cas. Il sait que la distance n’est pas un frein pour manifester sa solidarité envers une personne que l’on voudrait voir les actions prospérer.
Armand Blaise TAGNE L., Responsable communication et plaidoyer ProCVBio2